Journée nationale de la sensibilisation au bien-être pour personnes atteintes de cancer

Portrait de notre chercheuse et présidente de la société québécoise des médecins de soins palliatifs, Mme Olivia Nguyen.

26 juin 2023

Les soins palliatifs sont des soins d’accompagnement et de traitement offerts à des patient.e.s diagnostiqué.e.s comme ayant des chances peu favorables de récupération. Pour de nombreuses personnes atteintes de cancer, ces services viennent seuls ou en soutien au traitement de la maladie dans le but d’améliorer leur qualité de vie.

Notre chercheuse Olivia Nguyen s’intéresse actuellement à ce sujet dans un de ses projets de recherche! En cette Journée nationale de la sensibilisation au bien-être pour personnes atteintes de cancer du 26 juin 2023, nous vous présentons donc son portrait.

Portrait de Mme Olivia Nguyen

Pourriez-vous vous présenter ?

Je suis médecin de famille ainsi que professeure adjointe de clinique au Département de médecine de famille et médecine d’urgence de l’Université de Montréal. Je suis également chercheuse au Centre de recherche, CIUSSS NÎM.

À cause de multiples concours de circonstances, je me suis intéressée aux soins palliatifs depuis le début de mes études de médecine. J’ai obtenu en 2019 un fellow, soit une formation de spécialisation, du Collège Royal en médecine palliative et j’y consacre depuis ma pratique.

Je suis intéressée par l’amélioration systémique des soins palliatifs, entre autres via l’enseignement de l’approche palliative et des meilleures pratiques, la formation, la recherche, le partenariat, les changements de gouvernances et de politiques, ainsi que les changements de culture. Pour ce faire, j’ai effectué une maîtrise en gestion (le International Masters for Health Leadership) à l’Université McGill. Je suis aussi présidente de la société québécoise des médecins de soins palliatifs.

Quel est votre projet de recherche et comment s’intéresse-t-il au bien-être des personnes atteintes de cancer ?

Mon principal projet de recherche, qui est actuellement en cours, vise à comprendre ce qu’est la qualité des soins palliatifs, du point de vue des patient.e.s et des proches (et non de l’équipe) afin de traduire ces données en indicateurs de qualité. Il s’agit d’un projet interdisciplinaire depuis sa conception, avec Danielle Nadeau qui est patiente-partenaire et Sabrina Lessard, qui est anthropologue.

On sait depuis des années que les soins palliatifs, quand ils sont impliqués, améliorent la qualité de vie des personnes atteintes de cancer, même conjointement avec les traitements visant la maladie. Ce projet permettra d’avoir une notion plus claire de ce que sont des soins palliatifs de qualité, et comment l’intégrer dans l’évaluation de programmes.

Je participe aussi à d’autres projets fort intéressants! Par exemple, un projet mené par Émilie Allard, chercheuse également à notre CIUSSS, s’intéresse à la sensibilisation des jeunes en milieux scolaires au mourir et à la mort.

Quel est l’apport de ce jumelage de la recherche et de la pratique clinique pour ces participant.e.s ?

Un patient m’a dit récemment qu’il était profondément reconnaissant des soins qu’il a eus, des soignant.e.s qu’il a rencontrés dans son parcours de soins, qui lui permettent d’être maintenant en vie. Ému, il a dit que participer à la recherche lui permet d’avoir l’impression de redonner lui aussi, et de participer à améliorer la qualité des soins.

Quelles sont les retombées espérées pour ce projet de recherche ?

Nous espérons pouvoir améliorer la qualité des soins palliatifs, via des indicateurs de qualité utiles et pertinents. Aussi, nous espérons encourager les chercheur.e.s à faire de la recherche en interdisciplinarité. Enfin, nous souhaitons tisser des liens avec les différents milieux cliniques en soins palliatifs.

Avez-vous des résultats de recherche à nous partager ?

Pas encore, nous venons de commencer notre collecte de données.

Comme médecin de famille, selon vous, quels seraient trois concepts clés au bien-être des personnes atteintes de cancer ?

Je pense qu’il faut :

  1. Avoir une vision holistique de la personne, c’est-à-dire de considérer toutes les différentes dimensions de l’individu (physique, mental, social et autres) comme un tout.
  2. Être « présent » lorsqu’on est en consultation et écouter la personne, ce qu’elle dit, mais aussi son non-verbal et entendre le sous-texte.
  3. Agir toujours avec humilité, compétence et compassion, en partenariat.

Comme chercheuse, ces éléments sont-ils les mêmes ?

Oui, je crois qu’il s’agit de 3 éléments qui devraient être à la base de toute interaction, indépendamment de notre rôle et de la relation!

Avez-vous une histoire inspirante ou touchante à nous partager ?

J’ai beaucoup d’histoires touchantes et inspirantes! Je suis d’ailleurs fort reconnaissante aux patient.e.s et aux proches que j’ai rencontrées depuis le début de ma pratique. Ils nous enseignent la résilience, la bravoure, et surtout nous rappellent toujours la profonde humanité qui peut exister.