Journée Internationale d'action pour la santé des femmes

La recherche sur la santé des femmes au CIUSSS NIM avec les chercheuses Mariane Bertagnolli et Lisa Merry.

28 mai 2023
29 mai 2023

Chaque année, le 28 mai, à la Journée Internationale d’action pour la santé des femmes, la communauté mondiale s’unit dans le but de militer pour le droit des femmes à la santé. Cette quête de longue date, soulignée lors de cette journée, est une mission commune à de nombreuses équipes du Centre de recherche du CIUSSS NIM, qui travaillent sur, et pour, la santé des femmes d’ici et d’ailleurs.

De ce fait, nous vous invitons alors à lire deux portraits, l’un sur la chercheuse Lisa Merry et l’autre sur la chercheuse Mariane Bertagnolli. Découvrez-les, elles et leurs projets de recherche!

Portrait de Mme Lisa Merry

Pourriez-vous vous présenter ? Je suis professeure agrégée à la Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal. Je suis également chercheuse au Centre de recherche, CIUSSS NÎM, et à l’Institut Universitaire SHERPA, CIUSSS COMTL. Je suis responsable de l’axe Santé mondiale du Réseau de recherche en santé des populations du Québec (RRSPQ). Je détiens un doctorat en sciences infirmières.

Quels sont vos projets de recherche sur la santé des femmes ?  Mes recherches portent principalement sur le bien-être psychosocial des familles migrantes au moment de la naissance et pendant la période de la petite-enfance, en utilisant une perspective transnationale. Mes projets visent à mieux comprendre : 1) les relations entre les liens sociaux, culturels et économiques transnationaux et le bien-être psychosocial des parents (mères) migrants; et 2) l’utilisation des soins de santé et des services sociaux dans le pays d’origine et les motivations de la recherche de soins à l’étranger.

Quels sont ou seront les retombées de ces recherches ? Le transnationalisme (c.-à-d. les interactions, les connexions et les identités transfrontalières) est une caractéristique bien documentée de la vie des migrants et peut jouer un rôle important dans la santé et le bien-être des familles. Les résultats de recherche seront utilisés pour bonifier les programmes de soutien, les services et les interventions, ainsi que les politiques qui concernent les familles migrantes.

Pourquoi vous intéressez-vous à la femme dans vos recherches ?  Les femmes migrantes, en particulier les mères, font face à de multiples facteurs de vulnérabilité (faible niveau socio-économique, obstacles à l’accès aux soins de santé, discrimination) qui ont un impact direct sur leur santé et leur bien-être. Ces facteurs de vulnérabilité sont directement liés à leur statut de migrante et de mère. L’amélioration de l’accès aux soins de santé et de leur prestation pour cette population pourrait réduire les inégalités en matière de santé au sein de cette population.

Comment est perçue la recherche sur les femmes dans le milieu scientifique ? De plus en plus, la valeur ajoutée de la recherche sur la santé des femmes (la recherche qui prend en compte le genre) est reconnue. Par exemple, il y a plus d’appels à des projets de recherche sur la santé des femmes (par exemple, l’initiative nationale de recherche sur la santé des femmes lancée par les IRSC).

En cette Journée internationale d’action pour la santé des femmes, comme chercheuse, comme femme, il y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire ? La santé des familles, des communautés et de la société dans son ensemble dépend en grande partie du travail et du bénévolat des femmes dans les sphères professionnelle et personnelle; nous devons donc faire davantage pour protéger et promouvoir la santé et le bien-être des femmes.

Découvrez le projet international au Bangladesh pour l’autonomisation et la professionnalisation des infirmières de Mme Lisa Merry : https://rechercheciusssnim.ca/un-projet-international-au-bangladesh-le-prendre-soin-comme-lieu-de-rencontre/

Articles scientifiques de Mme Lisa Merry

Portrait de Mme Mariane Bertagnolli

Pourriez-vous vous présenter ? Je suis professeure adjointe en réadaptation cardiorespiratoire à l’École de physiothérapie et d’ergothérapie de l’Université McGill et chercheuse régulière au CIUSSS Nord-de-l’Île-de-Montréal. J’ai obtenu mon diplôme en physiothérapie au Brésil et j’ai fait une maîtrise et un doctorat en physiologie également au Brésil avant de déménager à Montréal pour une formation postdoctorale à l’Hôpital Ste-Justine.


Quels sont vos projets de recherche sur la santé des femmes ? Mon laboratoire travaille en étroite collaboration avec l’Unité Mère-Enfant de l’Hôpital Sacré-Cœur de Montréal. Nous avons quelques projets pour lesquels nous étudions les modifications vasculaires des placentas pour les femmes ayant des grossesses avec troubles hypertensifs ou qui ont été exposées à la COVID-19. Nous avons également lancé un projet testant la faisabilité et l’efficacité d’un programme de réadaptation post-partum pour les femmes atteintes de troubles hypertensifs sévères pendant leur grossesse. Globalement, ces projets visent à mieux comprendre les mécanismes conduisant à un trouble hypertensif pendant la grossesse et à proposer des solutions grâce à des améliorations efficaces des soins pour ces patientes dans leur période post-partum.


Quels sont ou seront les retombées de ces recherches ? En comprenant mieux les facteurs biologiques causant ou prédisposant la pré-éclampsie (le trouble hypertensif le plus grave de la grossesse), nous espérons accélérer la découverte de thérapies optimales pour ces patientes. De plus, nous voulons offrir des options thérapeutiques aux femmes qui ont eu une hypertension sévère pendant leur grossesse dans leur post-partum, dans l’espoir d’améliorer leur santé physique et mentale après leur grossesse et de prévenir les maladies cardiaques à long terme.


Pourquoi vous intéressez-vous à la femme dans vos recherches ? Dans ma formation, j’ai étudié très profondément les mécanismes et les thérapies de l’hypertension et de la prématurité. On sait maintenant qu’après la ménopause, plus de femmes que d’hommes souffrent d’hypertension, ce qui augmente leur risque de maladie cardiaque. De plus, l’hypertension pendant la grossesse est une cause majeure d’accouchement prématuré et de mortalité maternelle et infantile. Par conséquent, en traitant l’hypertension chez la mère, nous avons également la possibilité de protéger leurs enfants et de prévenir les maladies cardiaques chez les deux. De plus, un style de vie sain s’est avéré essentiel pour contrôler les résultats négatifs après des grossesses compliquées, mais cela peut être assez difficile pour les femmes qui traversent un événement aussi lourd comme une pré-éclampsie. Avoir la possibilité de récupérer physiquement au début de leur post-partum peut être un moyen de faciliter l’adhésion ultérieure de ces patientes à un mode de vie sain.


Comment est perçue la recherche sur les femmes dans le milieu scientifique ? Je pense qu’aujourd’hui, la communauté scientifique est plus consciente du manque de participation des femmes aux études sur les traitements de nombreuses maladies et des conséquences que cela entraîne actuellement sur la santé des femmes, indiquant une efficacité moindre des traitements, une série d’effets indésirables ou même des réponses négatives. Cela est particulièrement vrai chez les femmes pendant la grossesse. La communauté en général fait maintenant des efforts pour rendre la science plus égalitaire et les avantages pour la santé des femmes commenceront bientôt à se faire sentir.


En cette Journée internationale d’action pour la santé des femmes, comme chercheuse, comme femme, il y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez dire ? Il est important que les femmes participent davantage aux décisions concernant leur santé, leurs soins de santé et la recherche. Pour nous, chercheur.e.s, il est important de toujours écouter les patientes parler de leurs besoins, de leurs lacunes particulières, de leurs obstacles et d’inclure les femmes dans les décisions concernant les solutions et les facilitateurs pour améliorer leur santé. Les femmes doivent être une partie active de cette discussion et de ces décisions. En tant que chercheuse du CIUSSS NIM et aussi comme mère, je m’identifie beaucoup à mes projets et partage des attentes similaires à celles de la plupart des participantes de mes études et nous comprenons que nous devons travailler ensemble pour définir une meilleure attention et des soins de santé pour les femmes, visant à prévenir les maladies chez les femmes et nos enfants.

Articles scientifiques de Mme Mariane Bertagnolli